L’arrivée du frelon asiatique, ou Vespa velutina nigrithorax, sur notre territoire a sonné l’alarme au sein de la communauté scientifique, des apiculteurs et de tous les amoureux de la nature. Plus qu’une simple nuisance, cet insecte représente une menace significative dont l’impact des frelons sur la biodiversité est de plus en plus préoccupant. Cet article propose de décrypter ce phénomène, de comprendre ses répercussions et de présenter les actions que chacun peut entreprendre pour protéger nos écosystèmes.
Un fléau pour les abeilles et l’apiculture
La prédation des abeilles : un danger direct
L’un des aspects les plus visibles et les plus dévastateurs de l’impact des frelons sur la biodiversité concerne les abeilles domestiques. Le frelon asiatique est un super prédateur des abeilles. Son mode d’action est redoutable : il se positionne en vol stationnaire à l’entrée des ruches, un comportement caractéristique souvent appelé « vol en Saint-Esprit ». Il capture les butineuses en plein vol, les tuant avec une rapidité déconcertante, pour ensuite les découper et en faire des boulettes riches en protéines destinées à nourrir ses larves dans le nid. Des études ont montré qu’il peut consommer jusqu’à 40% des abeilles d’une colonie.
La simple présence de ces prédateurs devant la ruche génère un stress intense pour la colonie. Les abeilles, craignant d’être capturées, réduisent drastiquement leurs sorties de butinage. Moins de sorties signifie moins de récoltes de nectar et de pollen, pourtant essentiels à la survie et au développement de la colonie. Les abeilles domestiques n’ont malheureusement pas développé de système de défense efficace face à ce nouvel ennemi. Bien qu’elles puissent former des « boules de chaleur » pour tenter d’asphyxier l’envahisseur, ces stratégies sont épuisantes pour la colonie et souvent insuffisantes face à une prédation constante.
L’affaiblissement des colonies : vers la destruction
Cet affaiblissement progressif des colonies a des conséquences dramatiques. Les réserves vitales de miel et de pollen diminuent de manière alarmante, rendant la colonie vulnérable. Elle peine à se développer correctement et, pire encore, est souvent incapable de passer l’hiver. De nombreux apiculteurs ont vu leurs ruchers entiers décimés, avec la perte de plusieurs dizaines de colonies en une seule saison. L’impact des frelons sur la biodiversité est particulièrement rude en fin d’été et en automne, période cruciale où les abeilles doivent constituer leurs provisions pour affronter le froid hivernal. Le voilà l’impact des frelons sur la biodiversité.
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Des répercussions économiques pour les apiculteurs
Pour les apiculteurs, les ravages du frelon asiatique se traduisent par de lourdes conséquences économiques. La perte de colonies entraîne une chute significative de la production de miel, mais aussi de pollen et des autres produits de la ruche. Dans les zones les plus touchées, le rendement peut être divisé par deux, voire plus. Au-delà des récoltes perdues, il faut compter les coûts de remplacement des colonies, l’achat de nouveaux essaims ou de nouvelles reines représentant un investissement colossal chaque année. À cela s’ajoute une charge de travail supplémentaire considérable : la surveillance constante des ruchers, l’installation et l’entretien fastidieux des pièges, ainsi que la participation aux opérations de localisation et de destruction des nids de frelons. Tous ces coûts cachés pèsent directement sur la rentabilité des exploitations apicoles, menaçant la viabilité même de la profession, qu’il s’agisse d’apiculteurs professionnels ou amateurs. Pour trouver des solutions et des aides, les apiculteurs peuvent se rapprocher des fédérations régionales apicoles.
L’impact sur la biodiversité et l’écosystème local
Le rôle crucial des pollinisateurs en péril
En s’attaquant massivement aux abeilles domestiques, le frelon asiatique ne menace pas seulement l’apiculture ; il met en péril un maillon essentiel de tout l’écosystème : les pollinisateurs. Les abeilles domestiques sont les principales actrices de la pollinisation d’une grande partie des cultures agricoles et de la flore sauvage. Moins d’abeilles signifie inévitablement moins de pollinisation. Cette diminution de leur population sous la pression des frelons a un impact des frelons sur la biodiversité direct et freine la reproduction des plantes et des arbres fruitiers, affectant ainsi la production alimentaire et la santé globale des écosystèmes naturels. Le rôle de l’apiculteur est donc bien plus qu’une simple production de miel ; il est en première ligne pour le maintien de cet équilibre environnemental fragile.
déséquilibre des chaînes alimentaires et perte de biodiversité
Le frelon asiatique est officiellement classé parmi les espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne. En France, il figure également sur la liste des dangers sanitaires de deuxième catégorie pour l’abeille domestique. Il est identifié comme un facteur majeur de la perte de biodiversité à l’échelle mondiale. Sa prolifération déséquilibre les chaînes alimentaires, car il impacte d’autres insectes et petits vertébrés, entraînant une perturbation des écosystèmes. De plus, son expansion risque de s’accélérer avec les changements climatiques, étendant sa zone de prédation, notamment en moyenne montagne, aggravant ainsi l’impact des frelons sur la biodiversité.
Le frelon asiatique : un danger sanitaire de 2e catégorie
Le statut de « danger sanitaire de 2e catégorie » pour l’abeille domestique souligne la gravité de la situation. Actuellement, aucune mesure de lutte collective à l’échelle nationale n’est imposée, car il n’existe pas encore de stratégie reconnue comme totalement efficace et inoffensive pour l’environnement. Le Ministère de l’Agriculture continue de subventionner des actions de recherche pour valider des méthodes de prévention et de lutte qui serviront à l’élaboration d’une stratégie nationale, sous la responsabilité de la filière apicole. Pour des informations complémentaires sur la biodiversité et les espèces invasives, le Muséum National d’Histoire Naturelle est une excellente ressource.
Conclusion
L’impact des frelons sur la biodiversité est un défi majeur pour nos écosystèmes et l’apiculture. Face à la prolifération du frelon asiatique, une action collective et coordonnée est indispensable. Comprendre son cycle de vie, reconnaître les nids, mettre en place un piégeage sélectif et, surtout, confier la destruction des nids à des professionnels sont des étapes cruciales. En agissant de manière responsable et en collaborant avec les autorités locales et les associations apicoles, nous pouvons espérer limiter l’impact des frelons sur la biodiversité et protéger nos précieuses abeilles, garantes d’un équilibre environnemental que nous devons préserver pour les générations futures.
Nid de guêpes/frelons : une prestation de KO.Nuisibles
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Le frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax), aussi appelé frelon à pattes jaunes, est une espèce invasive d’hyménoptère originaire d’Asie. Vous pouvez le reconnaître à son corps majoritairement brun foncé (presque noir), avec une large bande orange sur l’abdomen et une fine bande jaune sur le premier segment. Ses pattes sont jaunes aux extrémités. Il est légèrement plus petit que le frelon européen, mesurant environ 3 cm. Son impact des frelons sur la biodiversité est significatif en raison de sa prédation sur les abeilles.
Le frelon asiatique est considéré comme une menace sérieuse pour la biodiversité principalement parce qu’il est un super prédateur des abeilles domestiques et d’autres insectes pollinisateurs. Sa présence devant les ruches stresse les abeilles, réduit leur activité de butinage et peut entraîner la destruction de colonies entières, ce qui a un impact des frelons sur la biodiversité en affectant la pollinisation des plantes et des cultures. Il perturbe également les chaînes alimentaires locales.
Une piqûre isolée de frelon asiatique n’est généralement pas plus dangereuse que celle d’une guêpe ou d’un frelon européen. Cependant, les risques augmentent en cas de piqûres multiples, de piqûre dans des zones sensibles (gorge, yeux) ou si la personne est allergique (risque de choc anaphylactique). Le frelon asiatique n’est pas agressif par nature, mais il défend son nid avec virulence. Il est donc crucial de ne pas s’en approcher, pour minimiser l’impact des frelons sur la biodiversité des humains.
Les nids de frelons asiatiques sont généralement sphériques. Au printemps, le nid primaire est de la taille d’une orange ou d’un melon et se trouve souvent dans des abris protégés (hangars, garages, haies). En été, le nid secondaire, plus grand (jusqu’à 80 cm de diamètre), est souvent construit en hauteur dans la cime des arbres. Contrairement au nid du frelon européen qui est ouvert vers le bas, celui du frelon asiatique est fermé à sa partie inférieure.
Vous pouvez devenir un « sentinelle d’observation » en signalant toute observation de frelons asiatiques ou de nids sur des plateformes dédiées comme celle de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN). Le fait d’utiliser des pièges sélectifs au printemps si vous avez un rucher à proximité est aussi un bon geste. Évitez les méthodes de destruction non maîtrisées qui peuvent être dangereuses et nuire à l’environnement, augmentant involontairement l’impact des frelons sur la biodiversité locale.
